L'air était saturé , l'atmosphère pesante, le couvercle des nuages sombre ramollissait les pensées.Il faisait si chaud, ses vêtements lui collaient à la peau tellement il avait transpiré.
Autour de lui la moiteur des corps dénudés, la lumière environnante créaient une torpeur sensuelle dans laquelle les gens semblaient en apesanteur, c'était comme un long glissement temporel.Soudain un grondement déchira l'espace, la pluie se mit à tomber en trombes.Une sensation de libération lui vrilla le ventre, le délesta du poids de sa lourde réalité solitaire, cet instant il le savourait dans un mouvement de joie libératrice..
Alors que tout le monde courrait aux abris, sous des portes cochères, dans les bars ouverts, il sauta au centre de la place du village pour recevoir cette eau libératrice, la bouche ouverte pour en boire la fraîcheur , retrouvant des sensations enfouies dans un lointain passé. Quelques passants surpris accrochés à leurs parapluies d'autres courant pour s'abriter le regardaient étonnés , d'autres se pressaient indifférents.
Personne ne s'arrêta pour entrer dans sa danse, sans doute par ce que c'étaitit un vrai déluge.Lui seul en son monde tournait comme un derviche la tête penchée sur le côté , une main tournée vers le ciel .La pression montait l'atmosphère devenait vibratoire, tout semblait électrique, dans sa joie manifeste entraîné par sa danse il tournait tournait, riait riait !
Il se fichait complètement qu'on le prenne pour un fou, cela ne le dérangeait guère.Tout entier tourné vers son ciel.La pluie ruisselait sur son visage, le sol imperméable était trempé, des rigoles se formaient, entraînant des débris de cartons,de papiers,de plastiques et d'autres formes et couleurs non définis.
Lentement une fille s'est approchée, tout d'abord intriguée, elle a souri de le voir si heureux, alors elle a ôté ses sandales, il lui a tendu la main, elle a croisé son regard.Tout les deux enlacés, ils ont tourné tourné , valsé valsé.A chaque mouvements sa chevelure dégageait un parfum de fleur d'oranger, une senteur d'été.Ses yeux étaient clairs et sa peau si dorée, son sourire un peu moqueur.
La pluie s'est arrêtée subitement comme elle était arrivée, à regret sa main s'est retirée, d'un bond elle s'en est allée pieds nus n comme elle était venue, légère et rieuse.
Le soleil à traversé la couche des nuages, un rayon à éclairé son visage faisant scintiller une larme de pluie sur le bord de ses cils.
Depuis ce jour ,un homme triste se promène le nez au vent, recherchant dans l'air saturé un certain parfum d'été, et en fermant les yeux un regard transparent comme un ciel après la pluie
( Roselyne Cusset..2005)